CALICANTO, appunti di antropologia e etnografia dell'educazione e della dominazione

numero 2 "subordinazioni"


L’INCORPORATION DU SYSTÈME

ALAIN ACCARDO

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indice numero 2

 

testo in italiano

L’étymologie même du mot « pédagogie » implique une conception restrictive du processus de construction de l’individu. Dans cette acception, la pédagogie serait limitée à la fois dans sa durée et dans son contenu. Dans sa durée, parce que son action irait de la naissance à la fin (plus ou moins tardive) de l’enfance ; dans son contenu, parce qu’elle se réduirait à l’ensemble des actions intentionnellement exercées par des instances éducatives diverses visant à assurer la conduite de l’enfant (paidos agogè) à l’état d’adulte autonome capable de se conduire lui-même.

D’un point de vue sociologique, une telle conception ne renvoie plus qu’à un aspect partiel et particulier de l’immense et interminable travail de socialisation dont tout individu est l’objet de sa naissance (et même un peu avant) jusqu’à sa mort (et même un peu après). La socialisation d’un être humain est un processus ininterrompu de façonnement corporel et mental, de structuration physique, psychologique, morale, etc. Ce processus est pour une part intentionnel, explicite, rationalisé et institutionnalisé, mais pour une part plus grande encore il est involontaire, implicite, empirique et diffus. En fait, même si l’enfance et la jeunesse sont des périodes plus particulièrement favorables à des apprentissages et des inculcations qui laissent des traces profondes, les individus ne cessent, leur vie durant, d’apprendre, de comprendre et de s’adapter. On peut faire à 50 ou 60 ans des expériences inédites et marquantes, comme celles de la guerre, du chômage, de la prison, de l’exclusion, etc. On a beaucoup trop tendance aujourd’hui à associer pédagogie et enseignement institutionnalisé, à cause de l’importance prise par l’Ecole. Mais tout ce qu’une société apprend à ses enfants et à ses adultes ne fait pas l’objet d’un enseignement expressément et rationnellement organisé. L’essentiel de ce que les gens apprennent leur vient de la pratique, du fait qu’ « ils sont dans le bain » (le « bain linguistique » est un bon exemple d’apprentissage culturel très compliqué [la langue] que les individus peuvent effectuer simplement par immersion dans la pratique, sans aucun enseignement méthodique). Toute expérience vécue, où que ce soit et à quelque moment que ce soit, est de nature à influencer, modifier ou consolider, bref, à laisser une empreinte dans l’individu, en modelant sa subjectivité d’une façon ou d’une autre. Toute société travaille en permanence à structurer et à entretenir chez ses membres un système de dispositions subjectives internes à agir, penser, percevoir et sentir (un habitus) leur permettant de reconnaître l’espace social dans lequel ils se trouvent, de s’y orienter et de faire fonctionner les structures objectives externes. Dans nos sociétés de classes, complexes et différenciées, ce processus de structuration continue de l’habitus est généralement multiple, pluriel, voire contradictoire (à cause de la multiplicité des champs et de l’hétérogénéité des milieux et des modèles culturels : par exemple la formation scolaire peut venir contredire l’éducation familiale, les exigences de l’activité professionnelle peuvent entrer en contradiction avec les convictions religieuses, etc.). Et c’est souvent pour l’individu une source de difficultés théoriques et pratiques que de maîtriser et réduire les contradictions et les incohérences de ses différents habitus.

Toutefois, quelle que soit la diversité des modèles en concurrence, ceux-ci ne pèsent pas tous du même poids sur la formation de l’individu. Selon les périodes historiques certains modèles sont dominants : ce sont ceux qui permettent le mieux au système social établi de se perpétuer, ceux qui assurent le mieux la reproduction élargie des rapports de domination existants. Ces modèles sont dominants parce qu’ils sont ceux des groupes sociaux dominants, ceux qui disposent des moyens de diffusion matériels et symboliques les plus puissants et surtout ceux qui ont pour eux la force du plus large consensus et qui recueillent la plus large adhésion.

Ainsi, dans le système capitaliste, l’idéologie dominante commence à s’intérioriser, à s’incorporer dans l’individu dès la plus tendre enfance, sous forme d’un ensemble de dispositions socialement valorisées et cultivées, qui sont caractéristiques d’un certain type d’humain et d’un certain mode de vie : celui de l’ homo oeconomicus capitalisticus, c’est-à-dire un être humain qui trouve spontanément « normal », « naturel », « évident » et « moral » de vivre selon la logique du système capitaliste, de consacrer sa vie à une compétition forcenée et généralisée, dans tous les domaines, de chercher à gagner beaucoup d’argent par tous les moyens y compris en exploitant ou en laissant exploiter ses semblables, afin de consommer et de jouir toujours davantage, et qui a le sentiment douloureux et déprimant de gâcher sa vie s’il ne parvient pas à être un « winner », etc.

Ce conditionnement structurel est plus ou moins profond et achevé selon l’origine et la trajectoire personnelles de chaque individu, mais peu ou prou il touche tout le monde et on peut en observer les manifestations plus ou moins caractérisées y compris chez ceux que des circonstances diverses ont conduits à adopter un rapport partiellement critique avec certains aspects du système dont ils ont pris conscience. C’est le cas de la plupart des gens « de gauche », qui restent profondément imprégnés et conditionnés par le système, même quand il leur arrive d’en dénoncer certains « défauts » ou certaines « insuffisances » sur le plan économique et social. L’attitude politique réformiste est une forme d’opposition dans le système qui n’a pas grand-chose à voir avec une critique révolutionnaire du système. Et même chez beaucoup de partisans de la critique révolutionnaire, on peut constater qu’ils restent enfermés dans l’idéologie dominante alors même qu’ils croient s’en être libérés, par exemple en adhérant, ne serait-ce que sur le plan du vécu quotidien, au libertarisme ultra-individualiste, narcissique et hédoniste qui est le produit de la récupération par le système capitaliste de la « critique artiste » des années 70, comme l’ont très bien montré Boltanski et Chiappello dans Le nouvel esprit du capitalisme 1. Le système capitaliste actuel compense et masque par une libéralisation agréable et séduisante des mœurs, le renforcement, à l’échelle nationale et internationale, de son exploitation et de la servitude où il maintient la plus grande partie du genre humain.

Quand je parle de « libertarisme ultra-individualiste », je ne fais pas allusion à un courant organisé, avec des structures et une doctrine spécifiques ; je veux plutôt parler d’un climat idéologique, qui s’est progressivement installé dans nos sociétés « développées » et « démocratiques » au cours des dernières décennies, et dans lequel nous baignons aujourd’hui. Ce climat (on pourrait utiliser aussi le terme d’atmosphère) est caractérisé par la tendance généralisée à tout se permettre, à refuser toute contrainte, toute limite, toute règle, à obéir à son seul bon plaisir, à rechercher inlassablement dans tous les domaines une jouissance constamment renouvelée 2.

Dans les pays occidentaux développés, l’existence d’une démocratie politique représentative, un niveau de formation et d’information plus élevé et un mode de vie rendu plus confortable par les retombées de la croissance économique, tendent à empêcher les agents sociaux de prendre conscience de la profondeur de leur conditionnement par le système. Ils ont l’illusion de tout choisir librement : leur apparence physique, leurs consommations, leurs opinions, leurs représentants, leurs études, leurs partenaires amoureux, leurs engagements personnels, leurs goûts et leurs dégoûts, bref tout ce qui leur permet d’être ce qu’ils sont, comme ils sont. Il suffit d’examiner d’un peu plus près, par le biais de l’analyse sociologique, comment se répartissent statistiquement, dans tous les domaines, les pratiques et les consommations de toute nature (y compris les plus intimes), pour faire voler en éclats cette illusion de libre choix. En fait les millions de petits-bourgeois qui font (ou rêvent de faire) en même temps la même chose (avoir des expériences amoureuses « libérées », décorer leur intérieur selon les modèles proposés par les magazines, restaurer une vieille bicoque en ruines pour en faire une résidence secondaire, partir en voyage organisé pour une semaine aux Seychelles ou au Maroc, envoyer leurs enfants faire de l’équitation ou des études de communication, voter pour des politiciens de centre-gauche ou de centre-droit, etc.), avec le sentiment de faire quelque chose de distinctif et de distingué, n’arrivent pas à concevoir clairement qu’ils sont asservis à un système. Pour une raison fondamentale : c’est que le système en question n’a pas besoin de les contraindre pour les faire obéir. On ne se sent contraint que lorsqu’on est forcé, c’est-à-dire soumis à une force coercitive extérieure à soi-même. Mais justement, le propre de la socialisation c’est de faire passer la logique du système de l’extérieur à l’intérieur de chaque individu, sous forme de dispositions, d’inclinations, de tendances à opérer certains « choix » et à s’en satisfaire, à « faire de nécessité vertu » et à « aimer son destin ». La pédagogie du système a pour effet d’amener l’individu à faire « librement », spontanément, ce que le système attend de lui. Le « sujet » est assujetti, dans la mesure où les structures de sa subjectivité sont en connivence et en adéquation avec les structures objectives du système. On peut dire - et ce n’est pas une métaphore - que le système fait corps avec chacun de ses membres.

Plus les structures de l’entendement et de la sensibilité qui caractérisent l’homo oeconomicus sont incorporées en chaque individu, et plus il devient difficile à celui-ci de se rebeller contre la logique capitaliste qui le gouverne du dedans. Plus on cherche à réussir sa vie dans le système, à y « faire son trou », conformément aux modèles dominants, plus on lui appartient, et moins il est possible de le combattre sérieusement. Beaucoup de gens « de gauche » croient qu’ils combattent le système capitaliste parce qu’ils ne votent pas pour des politiciens de droite. Cette croyance est illusoire car, non seulement les politiciens de gauche font désormais la même politique que les politiciens de droite, mais encore et surtout, entre deux élections, entre deux mobilisations, les petits-bourgeois de gauche et les petits-bourgeois de droite tendent à vivre de façon à peu près identique, selon les mêmes modèles, les mêmes normes et les mêmes principes, sous prétexte qu’il faut vivre avec son temps et qu’il faut être moderne (ou post-moderne). Ils ne voient pas que les prétendus critères universels de la modernité, qu’ils croient adopter de leur plein gré, leur sont en réalité imposés, et que dans tous les domaines sans exception, dans leur façon de manger, de se loger, de se déplacer, de se soigner, de travailler, de se cultiver, de se divertir, de s’informer, de se forger une opinion, d’entretenir leurs relations, de s’aimer, d’élever leurs enfants, etc., ils sont des marionnettes dont le système économico-idéologique libéral, sa logique de la marchandise, sa philosophie de la « libération » individuelle et sa morale de la jouissance illimitée tiennent solidement les ficelles. Dans ces conditions, la difficulté pour l’individu n’est pas de devenir un partisan du capitalisme, mais de cesser de l’être.

Pour un observateur lucide des démocraties occidentales actuelles, la situation peut paraître désespérée, tellement leurs populations sont majoritairement engluées dans un consensus mou, confortable et satisfait. La quasi-disparition d’un mouvement politique et syndical de classe ne crée pas un contexte favorable à une critique révolutionnaire du système. Mais ceux qui veulent encore se battre savent depuis longtemps qu’il faut répondre au pessimisme de l’intelligence par l’optimisme de la volonté et que tant qu’il y a de la lutte, il y a de l’espoir, même si on ne sait exactement comment cet espoir pourra se concrétiser. La vraie démocratie reste à construire et sa construction réclame une vision claire et sans complaisance de la nature du système capitaliste qui nous a engendrés et de la nécessité de rompre en profondeur les liens charnels, les adhérences viscérales qui nous attachent à lui. Une démarche révolutionnaire cohérente exclut les styles de vie petits-bourgeois si répandus dans les classes moyennes, c’est-à-dire aussi bien la soumission complice et intéressée à la domination des puissants, que la fausse rébellion d’un libertarisme individualiste qui ne poursuit que l’assouvissement de ses pulsions égoïstes 3.

C’est justement une des principales tâches d’une gauche radicale aujourd’hui de développer une nouvelle pédagogie de la lutte des classes et de répandre cette idée fondamentale que la lutte contre les structures du capitalisme mondialiste ne doit pas se mener exclusivement contre les structures externes objectives, mais aussi et inséparablement contre les structures internes subjectives qui font des dominés de toutes catégories, à leur insu même, et tout particulièrement ceux des classes moyennes, des victimes solidaires et complices du système qui les a assujettis. Il ne suffit pas de dénoncer les tares, les incohérences et les iniquités du système capitaliste. Depuis Marx, on sait l’essentiel à ce sujet. Mais il faut désormais se poser aussi la question de savoir comment et dans quelle mesure on est devenu soi-même un rouage de la mécanique, comment et dans quelle mesure « l’esprit du capitalisme » est devenu chair et sang en chacun(e) d’entre nous, comment et dans quelle mesure nous pouvons nous en détacher et mettre fin à cette compromission, non pas seulement en paroles, mais dans notre façon de vivre notre vie quotidienne, en public et en privé. Et ce n’est pas chose facile.

 

 

Alain Accardo, universitaire français, est l’auteur, entre autres publications, de De notre servitude involontaire-Lettre à mes camarades de gauche, Agone, Marseille (2001) et de Le petit-bourgeois gentilhomme-La moyennisation de la société, Labor/Espaces de libertés, Bruxelles (2003). retour

 

Notes

1) Luc Boltanski, une des figures les plus éminentes de la sociologie en France (sa réputation scientifique dépasse d’ailleurs le cadre hexagonal), a publié en 1999, aux éditions Gallimard, en collaboration avec Eve Chiappello, sous le titre Le nouvel esprit du capitalisme (par allusion à l’œuvre classique de Max Weber), une magistrale étude de la façon dont le système capitaliste a récupéré la contestation des années 70 et utilisé la critique « artiste » pour corriger certains de ses défauts et renforcer l’adhésion des populations. retour

2) Ce climat de permissivité et le style de vie correspondant sont apparus en réaction contre les modèles et les normes imposés par la société bourgeoise jusqu’à la fin des années 60. En fait il s’agissait de contester la domination de la bourgeoisie traditionnelle, la bourgeoisie de l’industrie et de la banque, qui ressemblait encore beaucoup, au milieu du XXème siècle, à celle du XIXème. Le développement scientifique et technique, en particulier dans le secteur tertiaire, et la croissance économique qui ont suivi la seconde guerre mondiale avaient engendré une nouvelle petite-bourgeoisie, plus riche en capital culturel qu’en capital économique. Ces catégories sociales, jeunes, instruites, très féminisées, voulaient secouer le joug des traditions, se libérer du carcan intellectuel et moral des générations précédentes, pour mieux jouir de l’existence. La contestation que cette petite-bourgeoisie éprise de modernité a développée tenait un langage révolutionnaire d’extrême-gauche. En fait ce « gauchisme » bavard et faussement radical, était une fois de plus une critique dans le système et non pas une critique du système. Les agents sociaux de la contestation étaient des individus et des groupes qui s’efforçaient de conquérir des positions dominantes à l’intérieur de la société capitaliste, mais qui, n’ayant pas les moyens de conquérir des positions dominantes sur le plan économique, adoptaient une stratégie de domination symbolique en critiquant les anciennes façons de vivre et en imposant de nouveaux modèles (largement inspirés de l’american way of life). Cette petite-bourgeoisie avait soif de distinction, de bien-être et de plaisir. Les classes dominantes et dirigeantes, qui avaient d’abord été effrayées par l’explosion de la contestation à la fin des années 60, se sont très vite rassurées quand elles ont compris que la nouvelle génération ne remettait pas vraiment en question la domination du capital sur le travail et les principes fondamentaux du libéralisme économique et que la « révolution » dont il était question n’était en fait qu’une révolution de palais, une sorte de coup d’Etat des vizirs pour s’emparer du trône du calife. Les dominants ont compris qu’il ne fallait pas commettre l’erreur de réprimer cette contestation, mais qu’il fallait au contraire en tirer parti, s’en servir pour assouplir et moderniser le système, en réformant certains aspects de son fonctionnement, sans toucher à l’essentiel. Ils ont compris qu’il fallait, par une législation et des réglementations appropriées, laisser aux individus l’impression d’être libres de vivre à leur guise, d’agir selon leur humeur et leur fantaisie. La libéralisation des mœurs privées et publiques a eu pour effet d’intégrer plus fortement les populations au système du marché et de consolider leur adhésion à une organisation capitaliste des rapports sociaux. A l’exemple de la nouvelle petite-bourgeoisie, nos populations sont, dans l’ensemble, devenues très soucieuses de la « qualité de la vie ». Chacun(e) aujourd’hui veut exprimer sa créativité personnelle en faisant de sa vie une œuvre d’art, la plus agréable, la plus harmonieuse, la plus séduisante possible. Le capitalisme a tout intérêt à encourager cette recherche individuelle de la qualité qui enferme l’individu dans ses stratégies de distinction et ses fantasmes de réussite personnelle et qui entraîne de surcroît la consommation d’une grande quantité de biens matériels et symboliques puisque le niveau de consommation est devenu le marqueur par excellence de la réussite sociale. retour

3) Refuser les styles de vie petits-bourgeois ne signifie pas se mener en ascète, comme quelqu’un a pu le croire. Je ne crois pas que tout le monde doit se comporter en ascète. Il y a beaucoup trop de gens en ce monde, y compris dans nos « sociétés d’abondance », qui sont contraints de vivre dans un ascétisme d’une effrayante rigueur, contre leur gré, tout simplement parce qu’ils sont des « damnés de la Terre » et des « forçats de la faim », comme le chante l’Internationale. Je n’aurai évidemment pas l’indécence de prêcher l’ascétisme à tous ces gens-là. (En outre j’estime que toute doctrine religieuse ou philosophique et tout régime politique qui prêchent l’ascétisme, la rigueur et l’austérité aux pauvres gens, doivent être dénoncés et combattus vigoureusement).

En revanche, quand on constate, comme je le fais (et je ne suis pas le seul aujourd’hui), qu’une grande partie de la population de notre société, pas seulement dans les classes possédantes, mais aussi dans les classes moyennes, est aliénée par la logique de l’enrichissement propre au système capitaliste, obsédée par le désir de gagner plus d’argent pour consommer toujours davantage, en croyant que plus on gagne d’argent et plus on en jette par les fenêtres et plus on fait la preuve qu’on est un humain d’une espèce supérieure, quand je fais ce constat, alors oui, je crois de mon devoir civique et moral et de mon devoir d’intellectuel, de proclamer qu’il n’y a pas de libération possible sans un effort pour vivre autrement, pour cesser d’être une marchandise consommant des marchandises, un effort pour moins acquérir, moins amasser, moins gaspiller, moins se gaver, moins s’empiffrer, moins être l’esclave de toutes ses envies et de toutes les modes. Si c’est là de l’ascétisme, alors vive l’ascétisme ! Mais je pense, quant à moi - et je m’efforce de le mettre en pratique - que c’est seulement une façon plus digne, plus intelligente, plus humaine, bref, plus civilisée, de vivre sur la Terre, de respecter ses semblables et de se respecter soi-même. retour


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